Ici, vous êtes en dehors du temps. Vous savez qu’il existe, mais vous l’avez oublié, remisé dans un coin perdu de votre tête. Ce coin perdu, c’est cette île dont vous rêviez étant petit. Elle aussi était petite, souvenez-vous… on pouvait en faire le tour à pied, il n’y avait bien-sûr pas de route. Juste un phare, et quelques maisons. Ce bout de terre vous « appartenait », vous en connaissiez les moindres recoins, les petites criques isolées, les arbres où grimper pour regarder les vagues se fracasser sur les rochers.
Vous en partagiez éventuellement le secret avec quelques copains et copines, pour jouer aux pirates. Mais pas un adulte n’entravait la gestion de ce royaume. A part bien entendu le vieux marin pêcheur qui avait toujours une pipe à la bouche et une bonne histoire à raconter sur le passé de ce caillou océanique. Et la petite mémé, qui habitait une maison en pierre qui exhalait l’odeur de madeleines bienvenues après la baignade…
Revenons à la réalité! 6H, les coqs me réveillent, je suis sur la petite île d’Apo aux Philippines, dans l’archipel des Visayas : 74 ha, c’est celle de notre enfance, il y a un phare, on peut en faire le tour à pied…
Mais est-ce bien la réalité? Que vais-je faire aujourd’hui..?
Balade sur Apo island, île volcanique
Je profite du matin calme pour aller observer les tortues, une famille entière a élu domicile à 3 mètres du rivage. Elles volent au-dessus des rochers, piquant des têtes hors de l’eau de temps en temps. L’eau est fraiche, 28 degrés, ça réveille, il ne manque que le café pour commencer la journée.
Je le prends glacé au seul restaurant de l’île d’Apo, dont la carte est étonnamment fournie : déjeuner philippin (poisson/riz)? Pancakes? Pain perdu? Miel, salade de fruits, flocons d’avoine… Ici pas d’électricité (3h par jour), mais des idées.
Je décide de monter au phare, à 15 min à pied. Formée par un ancien volcan, l‘île est escarpée : les courbes de niveau fluctuent, la température corporelle aussi. Là-haut, un paysan cultive la vue panoramique avec du manioc. Vie simple, une cabane en bois, une vache, des coqs pour le réveiller. Je redescends par l’autre côté pour rejoindre un des petites plages perdues. Pas perdue pour tout le monde, un chien s’y prélasse. Un visiteur! Il est en fête. Je me mets à l’eau, et décide de contourner les rochers pour rentrer au village à la nage. Il me suit.
Les pêcheurs reviennent au bercail, ça tombe bien, il n’y a pas d’heure pour déjeuner sur Apo island. D’ailleurs, quelle heure est-il? L’heure de la faim. Et du poisson grillé.
Un peu de lecture et une bonne sieste le digèrent. Au réveil à 15h, le soleil est encore trop fort pour la baignade, mais pas pour le billard. Hé oui, la technologie est présente sur l’île.
Spectacle quotidien sur la plage d’Apo island
16H30, dans 1h30, il fait nuit. Profitons-en pour une dernière baignade avant la sortie de l’école. Car au moment des derniers rayons, une ribambelle d’enfants envahit la plage pour jouer à des « jeux d’aventures massivement multijoueurs ». Hé oui, la technologie n’est pas présente sur l’île d’Apo.
Le spectacle est meilleur en images :
Je migre ensuite vers la répétition musicale. Des chansons de Noël tambours battants. Exotisme sous l’éclairage romantique du couchant.
C’est déjà nuit noire. Mais l’eau scintille encore. Le reflet des étoiles? Non, quelques plongeurs de nuit se baladent. A la lumière des lampes sous-marines, on peut voir des pieuvres nocturnes et des « lucioles » aquatiques (plancton phosphorescent).
Plongée sur Apo island
En parlant de plongée, demain, j’irai voir Mario Pascobello, c’est l’équivalent local du marin pêcheur. Il est marin plongeur, il a toujours une histoire à raconter sur la vie sous-marine, dans son anglais philippin :
- la symbiose d’un poisson gobi avec une crevette, la crevette bâtit leur maison, le poisson en assure la garde.
- la raie Remora qui nettoie le dos des tortues pendant des heures.
- la façon de « rebâtir » le corail en plaçant de petits morceaux cassés sur la partie principale, à la façon d’une greffe.
- la plongée secrète où on se retrouve dans un champ de bulles de gaz provenant de l’activité volcanique résiduelle d’Apo island.
Il peut vous emmener respirer sous l’eau, sensation magique. Flottaison magique : comme une tortue, la bouteille remplaçant la carapace.
Mais ce sera pour demain… en attendant, écoutez les vagues, et faites de beaux rêves.
Renseignements sur cette île tropicale de rêve des Philippines
Comment aller sur Apo island ?
Prendre un avion pour Manille (environ 850€ A/R depuis Paris). De là, un autre avion pour Dumaguete en vol intérieur (environ 40€).
Depuis Dumaguete, demandez à un tricycle de vous conduire (pour 2€) au terminal de bus Ceres. De là prenez un bus Ceres jaune jusque Malatapay (prix : 0,5€)
Un bateau régulier partant vers 12h30 (attention, un seul par jour) vous conduit à Apo island pour 5,20€ par personne.
Si vous devez passer la nuit à Dumaguete, l’hôtel Vintage Inn juste en face du marché public est propre et d’un excellent rapport qualité/prix : chambre solo à 6€, double à 8,60€, Wi-Fi efficace. Petit déjeuner au marché : café (0,20€), bananes et autres fruits, et goûtez à la spécialité « bud bud » (riz gluant au chocolat enrobé dans une feuille de banane)
Que faire à Apo island?
- les plongées : 10 sites sont disponibles, plus un pour la plongée de nuit. La plongée la plus fun est nommée « Cogon », une dérivante qui passe devant un énorme banc de carangues.
- palme masque tuba : une centaine de tortues habitent tout autour de l’île, vous ne pouvez pas les louper.
- randonnée : 2h environ, jungle, colline, phare, plages désertes.
- l’atmosphère : vous l’aurez compris en lisant le texte ci-dessus, Apo island possède une atmosphère très spéciale et relaxante. Pas de voitures ni de motos, une vie villageoise paisible (billards, karaoké), tous les soirs un spectacle à ne pas manquer à 17h : les enfants jouant sur la plage et le coucher du soleil, toujours magnifique.
Quel hôtel sur Apo island?
Il y a un hôtel avec sa plage privée, très au calme : le Apo Island Beach Resort.
Le Liberty Lodge est le second hôtel de l’île, donne sur la plage du village et possède un club de plongée. Des chambres magnifiques également avec vue sur la mer. Prix environ 43€/chambre/nuit en demi-pension.
Sinon, il y a 3 chambres d’hôte dans le village (environ 8,60€/chambre/nuit), la moins chère étant le H&H, construite autour d’un énorme arbre dont on entend les craquements par grand vent : 2,60€ la chambre!
Oh les Philippines ! Je ne vois pas d’autres articles sur ton site à propos de ce pays, qu’as-tu fait d’autre ? Je suis contente de voir qu’une fois encore ce pays plait, c’est si rare qu’il soit intégré au classique road trip sud-asiatique.
J’ai adoré ce pays. Beaucoup moins Manille, mais tout le reste est merveilleux. As-tu été à Siquijor ? C’est mon île coup de coeur. Je n’ai pas eu l’occasion de découvrir Apo Island, mais je l’ai inclue à mon prochain voyage du coup 🙂
Salut Sarah ! Je suis tout à fait d’accord avec toi sur les Philippines, c’est un pays à inclure dans un tour sud-asiatique au même titre que le Vietnam, la Thailande, etc (voire même plus car il y a plus de choses à voir!) Oui, j’avais été sur Siquijor, J’avais bien aimé cette « île des sorciers » 🙂 Voudrais-tu écrire un article sur ton expérience à Siquijor? J’avais aussi été sur Mindanao, Siargao, Bohol, Panglao … Encore beaucoup de récits de voyage à écrire…;-)
J’ai hâte de lire le reste de tes articles sur ce pays alors, j’adore avoir le retour des autres voyageurs, ça donne lieu à des débats sympas. Oui pourquoi pas ? Y a-t-il une trame que tu souhaite voir respectée ?
Hello Sarah! Ahah alors moi aussi j’ai hâte de lire ton article sur Siquijor pour pouvoir mettre des commentaires et mon retour d’expérience sur cette île 😉 La seule chose que je souhaiterais pour le récit est que cela ne ressemble pas à une brochure marketing d’agence de voyage mais à ton ressenti et expérience concrète, mais là-dessus je pense qu’on est sur la même longueur d’ondes 😉 (ah, et des jolies photos aussi 🙂
Hello,
Est-ce que vous aviez plongé finalement avec Mario ? Si oui, qu’est-ce que ça avait donné ? Je lis des avis mitigés et j’hésite à passer mon Open Water là bas 🙂 Merci
J’ai fait mon Advance avec Mario. Lui-même est très bien, mais ses divemasters, pas très sérieux en effet.
Ok merci de l’info 🙂 J’y étais il y a quelques jours et j’ai passé mon tour, je ferai mon Open Water à Bohol. Je n’ai jamais vu Mario pendant mon passage (3 jours). Les Dive Masters avaient l’air très sympa mais on sentait qu’ils touchaient leur com’ sur chaque plongée vendu. La 1ère chose qu’ils demandent à tout le monde c’est si on veut plonger le lendemain !
Hello.
Merci pour ce joli récit, nous y allons demain !
Juste un question:
Tu y as été en quelle année ?