Au départ, j’avais mis ce titre : « Espagnol facile, pas cher et agréable à Sucre, ville de Bolivie ». Le terme « agréable » est juste car la ville et le climat sont très plaisants… mais il mérite débat tout de même. Je l’ai donc enlevé, nous allons voir pourquoi ci-dessous.
D’une manière générale, séjourner à Sucre ville reste vraiment une bonne opportunité d’apprendre l’espagnol ou de le perfectionner pour un prix parmi le moins cher du monde (4,5 à 5 euros de l’heure en cours particulier!) en profitant des multiples attraits que procure la ville.
Où et comment apprendre l’espagnol facile à Sucre ville
Il existe de nombreuses écoles d’espagnol pour étrangers à Sucre ville. Globalement, elles proposent toutes les mêmes prix : 45BS (5,30€) par heure de cours particulier et 42BS (5€) après négociation rapide. Après avoir fait le tour, j’en ai testé deux (Bolivian Spanish School et Sucre Spanish School). Elles se valent plus ou moins : des professeurs expérimentés, des supports de cours (documents, livres) sérieux. Bref, assez qualitatif. La seule différence est dans le dynamisme pour l’organisation d’activités (payantes) pendant les soirées (cours de cuisine, films, cours de danse,etc). Un gros avantage pour Sucre Spanish School ici.
A noter que l’Alliance Française propose aussi des cours d’espagnol, un peu moins cher : 40Bs (4,70€) par heure puis 38BS (4,50€) si on prend 10 heures. Mais la prof que j’ai eue était jeune et pas très au point : j’aurais pu lire le Bescherelle ça aurait été pareil. L’avantage de l’Alliance Française est que l’on peut éventuellement croiser des étudiants boliviens qui apprennent le français et faire un échange avec eux : parler 1/2h en français et 1/2h en espagnol, gratuitement.
Même si le prix horaire n’est pas cher, la question se pose tout de même de prendre des cours. Si vous êtes complètement débutant, cela peut valoir le coup. Mais si vous avez déjà des bases et souhaitez juste pratiquer et vous améliorer, voici ma méthode :
- travaillez par vous-mêmes vos lacunes de grammaire ou conjugaison avec un livre,
- lire le journal local, ou un site de nouvelles en espagnol, pour apprendre du nouveau vocabulaire,
- pour parler, inviter un(e) étudiant(e) à prendre un verre (10 Bs grand max) avec vous en lui expliquant votre projet de pratiquer l’espagnol.
Si vous invitez une amie bolivienne au restaurant, cela va vous coûter 20 à 30 BS (2,30 à 3,50€) et vous passerez 1 à 2 heures à discuter avec elle en situation réelle, voire plus si affinités! Et c’est beaucoup plus sympa qu’un cours formel et qui peut être de qualité moyenne…
Les côtés agréables de Sucre en Bolivie
La beauté de cette ville de Bolivie
C’est tout simplement la ville la plus jolie et propre que j’ai visitée depuis pas mal de temps que je voyage (en Asie, en Amérique du Sud, en Afrique).
C’est pour cela que j’ai choisi d’y séjourner (un mois) et de parfaire mon espagnol ici. Tout le centre de Sucre rappelle un peu un centre-ville à l’européenne, avec ses bâtiments intacts datant du 16e au 19e siècle (période de la colonisation espagnole). D’une blancheur éclatante car bien rénovés et entretenus, les hôtels particuliers, musées et églises donnent à la ville tout son charme.
Visiter, flâner dans la ville est donc particulièrement agréable en dehors des heures de pointe où les bus (seuls transports publics de la ville) rejettent leur fumée noire dans les rues pentues. Réfugiez-vous à ces moments dans les parcs de la ville, ombragés, invitant à la dégustation d’une glace ou d’un jus de fruits.
Le cimetière est également un endroit où flâner…
J’étais un peu sceptique lorsqu’on m’a affirmé que le cimetière valait le détour, mais c’est effectivement le cas : il y règne une atmosphère très paisible, à mi-chemin entre les « cimetières parcs » à l’américaine et nos cimetières tassés et tout en pierre d’Europe.
Le cimetière de Sucre ville est bien ombragé grâce à une multitude de pins et de palmiers. Egalement bien entretenu et propret. Les tombes alternent entre des mausolées assez majestueux et des murs dans lesquels sont encastrées des boites (cette forme est inhabituelle pour nous).
Sincèrement, c’est le plus « beau » cimetière que j’ai vu après le Père Lachaise à Paris.
Le climat de la ville de Sucre
Là, on approche la perfection : jamais trop chaud, jamais trop froid. Un climat méditerranéen, sans les grosses chaleurs de l’été.
En hiver, 15 degrés au minimum. L’été il fait chaud (20 à 25 degrés), mais sans les moustiques! On est à 2700m d’altitude et au-dessus de 2000m, fini les moustiques 🙂
Les bars et restaurants, le marché de Sucre ville
Il y a une bonne variété de bars et de restaurants à l’ambiance « européenne » (pub, restaurant français, même un bar à sushis, etc etc), en plus des petits restos locaux.
Mon endroit préféré est le marché central, non seulement pour faire des courses (fruits, légumes, viande, oeufs, fromage, etc), mais surtout pour goûter aux plats typiques boliviens pour 10 BS (1,20€!!) :
- mondongo : spécialité de Sucre, porc, une sauce tomate légèrement épicée, des pommes de terre et du mais
- picante de pollo : un beau morceau de poulet en sauce avec du riz ou des pâtes
- albondiga : boulettes de viande
- saice : viande hâchée un peu épicée et croustillante
- falso conejo : steach hâché en sauce tomate
Mais surtout surtout, au marché, on peut prendre un grand (plus d’1/2 litre) jus de fruits frais (carottes, oranges, pommes, poires, grenadilles, chirimoyas, goyaves, papayes, caramboles, etc) pour 5 Bs (0,60€) ! Le bonheur 😉
Espagnol pas cher : le coût de la vie à Sucre
Comme on vient de le voir, la nourriture n’est vraiment pas chère, surtout au marché.
Le prix des loyers est également très raisonnable puisque vous pourrez trouver une chambre dans un appartement meublé pour moins de 200€ mensuel.
En gros, un budget mensuel de 400€ (sans les cours d’espagnol) est très réaliste, en vivant confortablement (petits plaisirs de restos, glaces, régulièrement).
Donc la combinaison de cours à des prix horaires imbattables et un coût de la vie très bas fait qu’apprendre l’espagnol dans cette ville ne revient vraiment pas cher.
Les aspects moins agréables de la ville de Sucre
Les gens, voilà le point à débattre. Nous sommes ici dans la culture andine : une vie austère, montagnarde, pas beaucoup de sourires.
L’étranger est accueilli avec une indifférence plutôt froide. Attention, je ne dis pas que les habitants de Sucre ville ou de Bolivie ne sont pas gentils, ils ne sont juste pas amicaux et chaleureux comme dans certains autre pays que j’ai pu visiter.
Pour vous raconter une anecdote qui illustre un peu :
Lorsque j’ai visité Sucre pour la première fois, nous étions 4 voyageurs (dont un Argentin, maîtrisant bien l’espagnol). Nous avons cherché une chambre dans un « hostal » (auberge de jeunesse). Le premier que nous visitons (il était vide) nous fait un super prix (35BS par personne) mais il n’y avait pas internet et nous voulions juste un peu comparer, donc nous sommes ressortis. Après en avoir vu deux autres et discuté entre nous, nous décidons de retourner dans le premier. Hé bien le propriétaire nous a mis dehors ! Dans un accès de fierté, il nous dit que nous n’avons qu’à aller chez son voisin ! L’hostal était vide, mais il refuse 4 clients parce qu’on a juste voulu comparer!!
Dans les villes montagnardes de Bolivie, il règne une certaine ambiance parisienne (voire de métro parisien) : lorsque j’entre dans un restaurant, je dis bonjour, on me répond (mais pas toujours!), quand je pose une question ou que je commande (je fais l’effort de parler en espagnol, la langue locale), on ne fait aucun effort pour me répondre lentement (pourtant on a bien entendu que je ne maîtrise pas bien la langue du tout, je n’avais pas encore découvert l’espagnol facile de Sucre à ce moment;-)), le tout sans aucun sourire… Et si je parle en anglais, alors là c’est même pas la peine! (comme à Paris, demandez à vos amis anglo-saxons).
Je n’affirme pas que les Boliviens ne sont pas sympathiques, pas du tout, mais juste un peu froids, avec les étrangers notamment, suivant mon ressenti.
Chaque pays d’Amérique du Sud a son identité et sa culture propre, mais on peut distinguer en gros trois grands ensembles :
- le Chili, l’Argentine, l’Uruguay : similaires plus ou moins à l’Europe (niveau de développement, origine ethnique des habitants, individualisme)
- la Bolivie, le Pérou, l’Equateur : culture andine, origines quechuas, vie de montagne difficile,
- le Brésil, le Venezuela, la Colombie : fêtes, danses, les gens vivent davantage dehors et sont curieux et chaleureux envers les étrangers.
Pour un séjour un peu long terme, les relations humaines comptent davantage… C’est pour cela que j’ai enlevé le terme « agréable » qui convient pour un séjour court, touristique (où l’on ne cherche pas forcément de contact avec la population locale), mais moins pour un séjour long, d’immersion.
Que faire et voir aux alentours de la ville de Sucre
Cratère de Marawa
Ce n’est pas un cratère météoritique, mais plutôt un effondrement géologique, qui a créé une vallée (le terme cratère est un peu usurpé). Une belle balade à faire de 2 heures en descendant dans le « cratère ». Mais les agences de Sucre demandent trop cher (50€ par personne) pour cette petite excursion d’une demi-journée. Essayer d’y aller par vos propres moyens. Vous pouvez aussi vous en passer : les formations géologiques (collines plissées) n’ont rien d’exceptionnel.
Les 7 cascades, célèbres à Sucre ville
Une enfilade de sept cascades, qui ont créé des vasques dans lesquelles on peut se baigner. Prendre le bus n°1 jusqu’au bout de la ligne, puis marcher 1/2h, en fin de matinée, car en milieu d’après-midi, les cascades sont déjà à l’ombre.
Le marché de Tarabuco
Un petit village à 65 kms de Sucre qui a fait de son artisanat un business pour touristes. Si vous voulez rapporter des souvenirs, cela peut valoir le coup, mais c’est plus cher qu’à La Paz.
Conclusion : espagnol facile, pas cher, certes, et agréable sur certains points
A Sucre, les cours d’espagnol ne sont pas chers et l’espagnol facile car les Boliviens parlent plutôt distinctement et les professeurs sont compétents et patients. Le climat est agréable, la ville est jolie. Le bilan est donc plutôt positif si l’on accepte de socialiser davantage avec les autres touristes de passage qu’avec les Boliviens.