Comment aller à Choquequirao, cette cité inca mythique? Et surtout, comment y aller seul, en mode routard? Je vous explique tout sur le trek Choquequirao ci-dessous!

Le trek Choquequirao fut pour moi une découverte extraordinaire, l’un des moments les plus mémorables de mon voyage en Amérique du Sud!

Plus grand, plus mystérieux que le Machu Picchu, Choquequirao est un site inca immense, perdu à 3100m d’altitude : lire ici le récit complet de ma visite de Choquequirao.

Tout cela ne se visite pas sans effort (c’est pour cela que le site est préservé pour l’instant du tourisme de masse, 5 personnes par jour en moyenne). Quatre jours minimum d’expédition, 64kms de marche (sans compter l’exploration des ruines), 3000m mètres de dénivelé positif (et 3000 de négatif également)…

Mais la randonnée en elle-même vaut la peine, car le chemin nous réserve quelques belles surprises : agaves d’Amérique et canyons profonds. Voici le récit ainsi que toutes les informations pratiques (logistique, prix) pour organiser votre trek Choquequirao en mode routard et indépendant et visiter la (bientôt fameuse) cité inca.

Dépêchez-vous car un téléphérique va bientôt être construit pour y accéder, déversant probablement une horde de touristes…(cela n’aura plus le même charme)

Départ du village de Cachora

Le Choquequirao trek débute depuis le petit village de Cachora, lui-même difficilement accessible, à 16kms de la route principale Cuzco – Abancay (voir à la fin de l’article pour la logistique). Départ à 13h30, la matinée ayant été consacrée à acheter de la nourriture et trouver un muletier à Cachora.

Le chemin serpente tout d’abord calmement dans une forêt d’eucalyptus, embaumé par l’odeur apaisante de cet arbre aux vertus médicinales (utilisées surtout pour les voies respiratoires et les propriétés désinfectantes sur les plaies, brûlures).

S’ensuit alors une longue partie relativement plane qui nous mène au mirador de Capuliyoc. De belles vues sur les sommets alentour m’accompagnent lors de cette balade tranquille de quelques kilomètres.

Descente depuis le mirador de Capuliyoc

Là, je bascule vers le canyon de l’Apurimac, profond et majestueux.

Variations végétales : agave d’Amérique, cactus, manguier

agave d'amériqueLe paysage évolue, je traverse par exemple une forêt assez intrigante d‘agaves d’Amérique. C’est la première fois que je vois se dresser ces éclosions à plusieurs mètres de hauteurs. Toutes les autres espèces végétales sont basses, ce qui laissent tout le loisir aux agaves de former cette forêt sans ombre. La floraison que l’on peut apercevoir sur la photo ci-contre (hampe florale de 5 à 10 mètres de hauteur) n’intervient qu’une seule fois dans la vie de la plante. Elle a lieu au bout de 10 à 15 ans d’existence de cette plante grasse, dure plusieurs mois, et ensuite, l’agave meurt par épuisement. J’ai la chance d’assister au dernier baroud d’honneur de dizaines d’agaves autour de moi…

Des cactus parsèment également le chemin. Et enfin, la forêt tropicale humide apparaît, ainsi que le rio Apurimac qui se dandine nerveusement à 1500m d’altitude en contrebas. Sa traversée sera pour demain…

rio apurimac

Le rio Apurimac

Trek Choquequirao : 1ère nuit à Chiquisca

En attendant, je passe la nuit sous tente à Chiquisca, à 1900m d’altitude. Pour info, possibilité de restauration simple ici, si vous ne souhaitez pas emmener de nourriture pour 4/5 jours. La température est agréablement douillette, mais en contrepartie, les moustiques font leur apparition…Je crois que je préfère encore avoir froid!

Le dîner débute par une « sopa de fideo » (soupe aux nouilles, pommes de terre, carottes et herbes), puis se termine par du riz avec des concombres et tomates. Dans la région andine, si l’on n’a pas des pommes de terre + du riz + des pâtes dans le même repas, ça ne va pas… Au moins, ça cale.

4h30 de marche ont été nécessaires depuis Cachora pour atteindre ce premier camp. Sachez que si vous partez plus tôt de Cachora, il existe également une possibilité de camping au site appelé « La Playa », au bord du rio Apurimac, un peu plus bas.

Montée raide jusque Choquequirao

1400m de dénivelé du Rio Apurimac jusque Marampata

Le deuxième jour commence tôt par une descente rapide jusqu’au rio Apurimac, puis enchaîne avec une montée raide, en lacets serrés. Pour info, je passe par une autre possibilité de restauration et de camping à Santa Rosa, à 2000m d’altitude, sur le chemin.

8kms et 1400m de dénivelé plus tard, j’arrive à Marampata, à 2900m d’altitude. Je ne suis plus qu’à 1h30 de Choquequirao!! L’excitation grandit…et après un rapide déjeuner, je me précipite vers le site inca. Un sentiment d’explorateur s’empare de moi… Je ne serai pas déçu, puisque je me retrouverai absolument seul dans les ruines inca.

trek choquequirao

Chemin de retour de Choquequirao à Cachora

Nuit à Marampata, où je découvre comment sont élevés les fameux cochons d’Inde (plat réputé du Pérou) : directement dans les maisons…ils se baladent comme des animaux domestiques entre la cuisine et la salle à manger qui sert aussi de chambre.

Puis lever à 5h et 2e visite à Choquequirao le lendemain (le site est tellement grand qu’une dizaine d’heures est nécessaire pour bien tout explorer…et de nombreux kilomètres supplémentaires). Je suis de retour à Marampata seulement à 16h…le muletier commençait à s’inquiéter car je lui avais dit 13h. Nous sommes en retard sur le timing, je mange vite fait et j’arrive dans l’obscurité (19h15) au bord du rio Apurimac pour la 3e nuit après une espèce de course contre la nuit tombante… Je suis exténué, j’ai marché toute la journée depuis 6h du matin, et j’ai maintenant 12 doigts de pieds (à cause des ampoules).

Le 4e jour, 6h30 de randonnée assez pénible seront nécessaires pour retourner à Cachora. Arrivée à 14h, un déjeuner rapide et je prends un transport retour vers Cuzco (4h de route).

Logistique pour le trek Choquequirao

Atteindre le village de Cachora

Tout d’abord, pour arriver à Cachora, il faut prendre un bus depuis le Terminal Terrestre de Cuzco jusque Ramal de Cachora (pas de bus direct pour Cachora!), au bord de la route principal. Prix : 20 soles.

De là, prendre un taxi (il y en a assez souvent) pour effectuer les 16 derniers kilomètres de route en terre jusqu’au village de Cachora en lui-même. Prix : 30 soles maximum (en course privée).

Même chose bien-sûr pour le retour, d’abord taxi puis bus.

Prix total pour le transport donc : 100 soles (28,50€)

Organisation et prix du trek depuis le village de Cachora

A Cachora, vous trouverez facilement un « arriero » (muletier en français) pour vous accompagner si vous le souhaitez. Vous pouvez aussi le faire complètement en indépendant et porter la tente, le matelas, le sac de couchage et tout le toutim vous même. Comme j’étais seul et que je ne connaissais pas le chemin, j’ai préféré être accompagné. Mais finalement, j’ai découvert que le chemin était bien balisé et qu’on ne pouvait pas se tromper… (à vous de voir donc)

choquequirao trek

Les montagnes décorant le Choquequirao trail

Arriero : 180 soles (normalement 150, mais comme il était bien sympa, je lui ai donné plus).

Mule : 120 soles.

Nourriture : 130 soles pour 4 jours.

Droit d’entrée au site de Choquequirao : 37 soles (prix 2014 mais ça va augmenter)

Budget total pour le trek du Choquequirao : 567 soles (162€)

Attention arnaque avec les agences!

Certaines agences de Cuzco propose le Choquequirao trek à 450 USD (1350 soles = 385€) ! C’est bien trop cher payé.

Des guides de voyage comme Lonely Planet ou le Routard vous affirment que vous recevez ce que vous payez mais sachez que c’est globalement FAUX. Je ne vois pas en quoi le service peut être meilleur en payant 250 USD de plus ici : ils ne vont pas vous pondre un hôtel 4 étoiles sur le chemin, et on ne peut pas emmener de viande à cause de la chaleur… ils ne vont donc pas vous servir un steack tartare et sa sauce d’écrevisses.

Bref, plus vous payez cher, plus vous donnez de l’argent à l’agence, et à la personne qui se cure le nez devant Facebook toute la journée et qui pourrait tout aussi bien vendre des chaussettes rouge et jaune à petits pois (comprenez par là qu’elle n’a hélas bien souvent aucune compétence spécifique pour vous expliquer quoi que ce soit, car la personne du comptoir n’a jamais fait elle-même le trek)

Personnellement, je préfère donner davantage d’argent au courageux muletier qui n’a que des sandales et se décarcasse pour me préparer les repas et me faire plaisir quand c’est possible. Non?

Aviez-vous déjà entendu parler de ces ruines incas? Cela vous donne-t-il envie d’entreprendre le trek Choquequirao en mode routard ou en mode organisé?

sourire virtuel

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