Bienvenue dans cette visite guidée de Choquequirao, comme si vous y étiez!

Je vous avais déjà expliqué ici comment atteindre les ruines incas de Choquequirao, fabuleuses et plus vastes encore que celles du site voisin très connu et bondé du Machu Picchu.

Le grand avantage de Choquequirao est qu’ il n’y a aucun touriste sur place, j’avais les ruines pour moi tout seul!

Après les 2 jours de marche au dénivelé épuisant pour les rejoindre, je vous emmène faire une petite visite de Choquequirao et des nombreuses surprises qu’il réserve…

Se perdre dans les ruines incas de Choquequirao

J’ai en fait commencé par me perdre avant même de commencer la visite! En effet, après le passage par une petite cahute pour payer le droit d’entrée (37 soles, soit 10,6€), il y a encore plus d’une demi-heure de marche jusqu’au site en lui-même…

Et là, aux abords du site, le chemin se sépare en deux possibilités : un panneau indiquant les ruines Choquequirao, et un autre indiquant un col (3300m d’altitude, 200m plus haut que le niveau du site).

Je prends bien entendu la direction du panneau Choquequirao!

Je commence à apercevoir les premières pierres et murs incas…

Tout de suite, je suis plongé dans une ambiance mystérieuse, due aux nombreux paquets de nuages qui passent à cette altitude et donnant au site un air abandonné et inhospitalier.

Le site est étonnamment calme, j’arrive sur un petits enchainements de terrasses agricoles bien dégagées et entretenues (les herbes sont coupées). Je les explore en long, en large et en travers sous le brouillard humide et quelque peu intrigant…

ruines incas choquequirao

Après un bon quart d’heure d’exploration, je ressens une légère déception et frustration : apparemment il n’y a rien d’autre…

Alors je prends un maximum de photos de ces terrasses ! Car dans mon esprit commence à naître l’idée que la visite de Choquequirao est finie, qu’il n’y a que ça!

Je retourne vers la bifurcation. Et pour ne pas rentrer tout de suite quand même, je vais jusqu’au col, à 3300m, en une heure de montée. Là je me rends compte qu’ensuite, cela redescend vers une autre vallée et je ne veux pas m’y aventurer car cela semble s’éloigner du site et de mon chemin de retour…

Au moins, cela me permet d’admirer une belle vue entre les nuages à 3300m :

aller a choquequirao

Je me souviens d’avoir croisé un petit aqueduc en pierre qui traversait perpendiculairement le chemin un peu avant, je rebrousse donc chemin, et m’engage sur l’aqueduc, vers la gauche.

aqueduc choquequirao

L’aqueduc sinueux de Choquequirao

Après 20 bonnes minutes de parcours de l’aqueduc, je tombe sur un cul-de-sac! Pas moyen d’avancer davantage, la jungle touffue met un terme à mon exploration… Je fais une nouvelle fois demi-tour, prend l’aqueduc dans l’autre sens, traverse le chemin initial, et poursuit ma quête (de je ne sais trop quoi d’ailleurs)

randonnee choquequirao

L’aqueduc s’enfonce à nouveau dans la jungle…

Et là, après quelques minutes, quelle surprise!!

hanan choquequirao

Le site de Choquequirao se découvre petit à petit…

Quelle excitation !! Les premiers vrais bâtiments apparaissent!

Je tombe presque par hasard sur les ruines incas, en arrivant par l’aqueduc et pas du tout par le chemin officiel! Le site se découvre petit à petit à moi, et je peux (enfin!, après presque 2 heures de « perdues ») commencer la vraie visite de Choquequirao.

Je m’apercevrai plus tard qu’il y avait en fait un chemin d’entrée tout au bout des terrasses agricoles du début, au niveau le plus bas de ces terrasses (mais ce n’est pas indiqué, et le brouillard me masquait la vue de ce chemin).

Cela dit, ensuite, vu l’immensité du site, et l’éloignement des différents secteurs entre eux, il était encore facile de se perdre à nouveau…

En route pour la visite de Choquequirao

Secteur Hanan

Je déboule depuis mon aqueduc directement sur un secteur appelé Hanan, mot quechua signifiant « arriba » (tout en haut en français).

Je continue à descendre, à fureter de toutes parts, tellement excité d’avoir enfin trouvé le vrai site (et pas seulement les premières terrasses du début, qui ne sont en fait que 5% du site entier!)

Juste un peu plus bas, j’arrive dans un autre secteur, avec des maisons encore plus belles…!

Secteur Qolqas

Cette partie, appelée Qolqas, abritait des magasins et des réserves de nourriture (je me suis documenté après coup à la bibliothèque de Cuzco sur la signification des différents secteurs)

Voici une photo de ces bâtiments incas assez bien conservés :

qolqas choquequirao

Je poursuis pendant un bon moment vers le bas, en longeant un espèce d’aqueduc encore une fois, mais il s’agit plus ici d’une petite rigole.

A un moment, je fais une pause, car entre deux nuages apparaît au loin une espèce de plateforme étrange… :

citadelle inca choquequirao

On dirait une plateforme d’atterrissage… d’extraterrestres? (cela confirmerait donc la thèse du contact des Incas avec ces êtres venus d’ailleurs…?)

En fait, non, comme on le verra plus tard.

Pour l’instant, je me focalise sur la poursuite de la découverte des ruines, je continue ma descente.

Et à nouveau, je suis ébahi ! Une grande étendue de pelouse se dévoile entre les nappes de brouillard.

visite de choquequirao cité inca

Plaza principal

Il s’agit de la Plaza Principal (place principale), une espace ouvert où se déroulait les cérémonies.

Voici une petite galerie de photos de la Plaza Principal et de ses bâtiments, pris de différents angles :

Depuis la place principale, je découvre des panneaux indiquant encore d’autres secteurs (sector de los llamas, casa sacerdotal, etc etc!!)

Hélas, le jour va bientôt tomber 🙁

Il me faut remettre à demain la suite de la visite de Choquequirao. J’ai déjà 10h de marche dans les pattes aujourd’hui, depuis la nuit à Chiquisca, dont 400m de dénivelé négatif pour descendre jusqu’au Rio Apurimac puis 1800m de dénivelé positif (hé oui, je suis monté jusqu’au col à 3300m comme un benêt pour en rajouter…) Autant vous dire que je suis épuisé, je ne sens plus trop mes pieds.

Mais cela ne va pas m’empêcher de me lever à 5h du matin demain pour explorer les secteurs encore inconnus!

2e jour de visite de Choquequirao

C’est à peine si je peux dormir (excitation + altitude + endorphine produite par la longue marche)

Il fait encore nuit quand je quitte le village de Marampata, je passe devant la cahute de paiement à l’aube, il n’y a encore personne. Mais mon ticket est valable deux jours, j’avais prévenu hier le gardien que je reviendrai 😉

Je commence par rejoindre la Plaza Principal, cette fois par le chemin « normal » de visite. Je monte jusqu’à la mystérieuse platerforme plate que j’ai aperçue hier.

Secteur Usnu

Cet endroit s’appelle Usnu. Les incas ont réellement « coupé » le haut d’une colline pour créer cet immense espace ouvert en hauteur où étaient délivrés les messages au peuple.

On dirait vraiment une plateforme d’atterrissage!

usnu choquequirao

Depuis cette plateforme Usnu, on a une belle vue d’ensemble sur une partie du site de Choquequirao. Sur la photo ci-dessous, on aperçoit notamment en haut à gauche Hanan, puis un peu plus bas Qolqas. Ensuite, on voit bien la Plaza Principal, et légèrement en haut à droite de la place toute une zone avec beaucoup de pierres qui s’appelle « Talleres » (ateliers), on en reparlera plus tard. Enfin en bas à droite, il y a les fameuse terrasses agricoles qui m’avaient « stoppé » hier dès le début 🙂

visite de choquequirao

Je poursuis « derrière » la colline d’Usnu pour découvrir une maison dans un endroit isolé.

Secteur Casa Sacerdotal

casa sacerdotal choquequirao

Cette maison à l’écart était l’hébergement du prêtre. Je m’y repose un instant. L’herbe parfaitement entretenue sur tout le site est agréable pour se poser.

Je ne suis pas obligé de revenir sur mes pas. Il y a en effet un chemin qui contourne la colline d’Usnu pour arriver à un autre secteur…

Secteur Pikiwasi

Encore un espèce de petit quartier d’habitations, mais je n’ai pas trouvé à quoi il correspond.

pikiwasi choquequirao

Visite de Choquequirao : le secteur Talleres (ateliers)

Depuis la place centrale, je m’aventure dans un amoncellement de terrasses et de pierres saillantes, appelé secteur Talleres. C’étaient les ateliers des incas, et en particulier là où ils extrayaient la pierre pour les habitations et autres bâtiments de la ville.

talleres choquequirao

Ensuite, je reviens vers la Plaza Principal, et depuis là, une pancarte indique le « sector de los llamas », via un chemin qui plonge de l’autre côté de la montagne…

Le secteur de los llamas

J’avais aperçu une photo de Choquequirao dans le village de Cachora où apparaissaient deux lamas blancs en pierre sur un mur

Je me doutais donc que j’allais retrouver ces deux lamas dans ce secteur… Je suis enthousiaste car ces lamas de pierre avaient l’air bien faits et photogéniques 🙂

J’avais également entendu parler par deux randonneurs français que j’avais croisés (ils revenaient de Choquequirao quand moi j’y allais) d’un mystérieux « extra-terrestre » dans ce secteur… Eux m’en avaient parlé mais ne l’avaient pas trouvé. J’ai donc bien l’intention de tout explorer pour le débusquer!

Je parcours tranquillement le chemin qui descend vers « los llamas » et arrive en haut de nouvelles terrasses agricoles.

secteur los llamas choquequirao

Ensuite, ce n’est plus un chemin, cela plonge directement dans les terrasses via des escaliers abruptes, mieux vaut ne pas avoir le vertige :

agriculture inca choquequirao

Vertigineux!

Ces terrasses étaient à flanc de montagnes, la vue sur la vallée Apurimac est vraiment plongeante.

lama choquequiraoSoudain, ça y est ! Je peux voir et même toucher un lama, « dessiné » à l’aide de pierres blanches sur un mur des terrasses!!

Il est étonnamment bien fait! Mais où est donc le 2e lama?? Sur la photo que j’avais vue, ils étaient deux, côte à côte…

J’en profite pour rappeler ici que les lamas étaient les seuls animaux domestiques capables de transporter des charges à la disposition des incas (en Amérique du Sud, il n’y avait à cette époque pas de chevaux, de boeufs, etc). Hélas, un lama ne pouvait transporter qu’une quinzaine de kilos…

Je descends sur la terrasse suivante, un peu plus bas.

Et les voilà ! Deux lamas blancs! La mère et son petit…

los llamas choquequirao

Je prends ensuite un chemin de traverse pour arriver sur une espèce de plateforme (en cul-de-sac) et là, à nouveau, quelle surprise!!

Les terrasses sont immenses, avec pleins de lamas dessinés à chaque étage!!

terrasses agricoles inca los llamas choquequirao

Cela ne va pas être facile de trouver l’extraterrestre dans tout ce dédale de murs!!!

A la recherche de l’extraterrestre de Choquequirao…

Je suis fier de vous annoncer que je l’ai trouvé! La preuve en image :

extraterrestre choquequirao

Il faut le mériter cependant, il est bien caché et pas tout près!

Je vous explique ci-dessous comment trouver l’extraterrestre de Choquequirao :

  • allez tout en bas tout en bas des terrasses de los llamas,
  • remontez de 3 terrasses via les escaliers centraux
  • tournez à droite, il est là!

Il y a certes des théories qui disent que les Incas (comme d’autres civilisations antiques d’ailleurs) auraient été en contact avec des extraterrestres, car elles n’auraient pas pu atteindre un tel degré de maîtrise technique toutes seules… (notamment le parfait alignement entre elles de certaines pierres pour réaliser des murs sans mortier)

Mais nous ne saurons sans doute jamais si c’est vrai ou pas. Cela dit, ce bonhomme dessiné sur l’un des murs de Choquequirao a été appelé ainsi à cause de ces théories et à cause de sa grosse tête.

Heureux d’avoir trouvé le mystérieux bonhomme de Choquequirao, je remonte et me lance dans l’exploration d’un autre secteur (superflu)…

Le secteur de los andenes et de la casa de caida de agua

Il me restait une dernière zone à explorer : encore des terrasses agricoles que l’on aperçoit depuis le chemin d’arrivée à Choquequirao :

los andenes choquequirao

Le secteur de los andenes, difficile d’accès et très éloigné

Cependant, comme vous pouvez le voir sur cette photo, ce secteur est très loin et bas! Le reste du site est en effet situé en haut à droite à l’extérieur de la photo.

Il faut en fait plus de 3/4 d’heure de descente pour atteindre « los andenes », avec la casa de caida de agua (locaux qui permettaient de récupérer de l’eau) que l’on aperçoit au fond de cette photo (prise une fois que j’étais en bas)

los andenes casa de caida de agua choquequirao

Je ne vous conseille pas d’aller jusque là, ce secteur n’est pas spécialement intéressant et le chemin est vraiment long et épuisant, surtout quand on a déjà arpenté tout le reste du site!

Avec cette aventure supplémentaire, je me mets réellement en retard dans le planning : j’avais dit au muletier que je serais de retour à 13h, et il est 16h quand j’arrive à Marampata…

Mais je ne suis pas au bout de mes peines, il faut encore descendre jusqu’au camp au bord du Rio Apurimac (1500m de dénivelé négatif) pour passer la nuit. Arrivée de nuit à 19h15…

Une belle journée s’achève, avec 14h de marche 😮

Conclusion sur la visite de Choquequirao

En un mot, fabuleux! C’était vraiment un grand moment d’exploration et de mystères qui se dévoilent les uns après les autres. J’ai adoré ma visite de Choquequirao et j’espère vous avoir fait vivre un peu de cet enthousiasme à travers ce récit et ces images…

Le plus fort dans tout ça, c’est qu’on estime que seulement 30% de cette citadelle inca aurait été mise à jour jusqu’à présent!

Cela laisse encore de beaux moments de découvertes et d’exploration en perspective…;-)

Si vous avez aimé cet article sur la visite de Choquequirao, je vous remercie de l’aimer et de le partager sur FB 🙂

 

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