Ahh…Valparaiso, son port défraîchi, les ruelles de Cerro Concepcion barriolées de peintures murales, les « ascencores » métalliques qui crissent et luttent pour vous hisser sur les collines bidonvillesques…

Faisons une petite balade à la lueur de l’aube, pour humer ce vieux parfum d’aventure du siècle passé, de nostalgies picturales et chromatiques et de pentes fleuries qui invitent à la rêverie poétique

Le port de Valparaiso : cargo, pisco sour et ceviche

J’ai ressenti l’atmosphère du port de Valparaiso comme une invitation au voyage au long cours, en cargo. Anciennement l’un des plus importants ports du Pacifique (avant le percement du canal de Panama au début du 20e siècle), Valparaiso traîne aujourd’hui la nostalgie des aventures cap-horniennes dans ses bars aux effluves de Pisco Sour, le cocktail local (délicieux, qui monte vite à la tête):

  • 10 cl de Pisco (eau-de-vie locale à 35°)
  • 3 cl de jus de citron vert
  • 1 cl de sirop de sucre de canne
  • 1 blanc d’oeuf

port valparaiso

Maintenant cerné de bateaux militaires, le port conserve une activité de pêche pour alimenter les spécialités locales telles que le ceviche, mon plat chilien préféré  : poisson du jour (cabillaud, saumon, etc) cru mariné dans du jus de citron avec oignons rouges et coriandre.

Les graffitis de Valparaiso

Héritées du muralisme chilien, un art de rue fait de revendications sociales et politiques de l’ère post-dictature Pinochet, les fresques murales emplissent chaque ruelle pentue des collines de Cerro Concepcion. L’inspiration de ces graffitis va puiser dans l’ésotérisme, les bandes dessinées, l’histoire et la tradition chilienne.

En voici un petit florilège :

Chaque recoin de ce quartier est une surprise pour le promeneur patient et curieux, alternant entre un dessin surréaliste et un « ascensor » (funiculaire brinquebalant, il y en a une quinzaine dans la ville)

La poésie d’un lieu ancré dans la nostalgie

Ai-je été entraîné sur les traces de Pablo Neruda, ce célèbre poète chilien du 20e siècle qui a habité à Valparaiso? Ou inspiré par la décrépitude romantique de la ville? Ou fumé un truc complètement hallucinogène comme illustré sur la photo de couverture de l’article (ahah ;-)? Toujours est-il que j’ai écrit cette acrostiche sur un coin de table d’une auberge de jeunesse colorée.

Je ne sais pas si c’est publiable, mais comme je n’ai pas à demander l’avis d’un éditeur sur mon propre site, je le publie ;-p

L’acrostiche est un poème dont les premières lettres de chaque vers forment une phrase : ici, « rejoins moi à Valparaiso« 

 

Rien que pour te souvenir

Et sans larmes le revivre

Jette toi dans le Pacifique

Oublie ta peur, les critiques

Ici nous vivrons demain

Nous serons seuls, dans la foule

Si tu veux bien, prends ma main

 

Mêlons nous à la houle

Osons augmenter l’allure

Inventons un nouveau dess(e)in

 

A quelle place sur les murs?

 

Valparaiso en a déjà pleins

A part celui de notre amour

Lui qui sera troubadour

Partout je t’emmènerai

Autour de nos folies,

Rêveuses et picturales

Avec ou sans filet

Ira la pêche au Graal

Sur la trace des artistes

Ouvrons notre dernière piste

 

Gaël D.

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